Interview: Didier Bertrand - Le peuple des mots

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’un monde de fantasy qui se passe dans un dictionnaire, ce n’est pas banal. Comment est né ce projet un peu fou ? Comment est-ce qu’on crée un monde à partir d’un bon vieux dictionnaire ?

J’ai toujours adoré Le peuple du tapis de Terry Pratchett, et admiré sa capacité à créer un monde d’un simple tapis. J’ai cherché quel était l’objet le plus extraordinaire que j’avais chez moi et avec lequel je pourrais créer un monde : le dictionnaire. N’importe quel monde imaginaire est bâti sur des mots, et cela tombe bien, le dictionnaire en est plein ! J’avais donc les habitants, les Mots, et pour la géographie du Dico, j’avais ses frontières, la couverture et ses régions, les pages. C’est un vieux dictionnaire. Les pages sont craquées, tachées, gondolées, trouées… Cela crée du relief, des régions, des obstacles.

Votre texte rend hommage aux mots un peu complexes de la langue française, est-ce que vous avez dû vous intéresser à la création des mots pour votre récit ? Comment s’est passé le travail de recherche sur votre histoire de manière plus générale ?

L’objectif était d’écrire une sorte de conte philosophique, frôlant la fantasy, comme pourrait l’être Alice au pays des merveilles. Si je rends hommage aux ...