Interview: Naël Legrand - Au loin s’en vont les mages

À côté de tes romans, tu es aussi scénariste dans l’audiovisuel, un autre métier lié à l’écriture ! Est-ce que tu peux nous parler un peu de ton parcours pour en arriver là ? Quelles sont tes tâches principales en tant que scénariste ? En quoi écrire un scénario est-il différent d’écrire un roman ?

Scénariste, c’est un métier sur lequel j’ai trébuché au détour d’une brochure Onisep, pour y faire finalement mes armes après deux ans dans une excellente école de scénario, le CEEA. J’ai très tôt voulu faire de l’écriture un métier, et le scénario était la version “viable” de ce projet. Bon, maintenant, je considère ces deux activités comme tout aussi importantes dans ma vie, même si je continue à préférer travailler sur mes univers personnels.

En tant que scénariste, il y a deux cas de figures principaux : on écrit soit pour une série existante sur laquelle on a été “recruté”, soit on démarche des productions avec nos propres projets en espérant signer une option sur l’un d’eux. Dans les deux cas, je ne cache pas que le relationnel est une grosse part du métier. Concernant les tâches précises, sur une série déjà existante, on propose des pistes d’histoires, parfois sous forme très brève de quelques lignes, soit plus directement sous forme de pitch. Cette version est ensuite développée en synopsis, puis en version dialoguée (le scénario avec les noms des personnages, les didascalies, les intitulés de scène, etc.). Quand on travaille sur son propre projet, si c’est un long-métrage on approche les productions en général avec un synopsis assez précis d’une dizaine de pages et une note d’intention ; si c’est une série, on produit un document synthétique qu’on appelle une pré-bible, qui contient les grandes lignes de notre concept, de nos intrigues, de la structure de la série, mais aussi des fiches de personnages, parfois d’autres rubriques qu’on juge utiles, et toujours une note d’intention.

La plus grosse différence, entre un scénario et un roman, c’est que le scénario n’est pas un produit fini. On écrit en sachant, outre les notes et retours qu’on a à chaque étape, que ce sera encore réécrit par le passage à l’écran, par toutes les interventions des différentes ...